Net one less - Pas un de moins

Hier, en étant au lit et ne sachant pas ce qu'il y avait à la télé, je me suis mise à zapper... Et je suis tombée sur un film chinois... J'aime pas trop les films chinois à cause de cette langue, je trouve que le chinois "sonne" moins bien que le japonais (j'en sais un peu quelque chose pour regarder par mal de mangas en japonais vost et avoir appris un tout petit peu de chinois à la fac...).
Mais voilà, je sais pas, ce film m'a tenté alors que je l'ai pris en route en plus! Je me suis donc laissé embarquer dans la vie de cette petite école des montagnes chinoises où la professeur n'est pas plus âgée que ses élèves. Apparement, si j'ai bien suivi, l'histoire que j'e nai pas vu au début c'est qu'il est difficile de gagner de l'argent dans ces parties reculées de la Chine, que tout est bon à gagner le moindre centime, enfin la monnaie de là-bas. Ce qui m'a impressionné aussi, c'est que les élèves sont vraiment calmes, ils n'embêtent jamais la prof, ils sont plus disciplinés que les élèves que j'ai eu au collège français ^^. Malgré cette langue chinoise qui peut sembler rebutante au début, l'histoire est tellement pleine d'émotions et bien jouée qu'on se laisse embarquer!
J'ai pas trouvé grand chose sur ce film sur le net mais je vous mets quand même ce que j'ai trouvé... Un petit synopsis et une explication du film.
Le synopsis (qui vient même pas d'allociné en plus!) : "Wei Minzhi n'a que treize ans. C'est la seule capable de remplacer Gao, professeur à l'école primaire du petit village de Shuiquan qui doit partir auprès de sa mere malade. Gao est persuadé qu'elle est incapable d'enseigner à des élèves du meme âge qu'elle. D'ailleurs l'effectif de la classe passe de quarante à vingt-huit élèves. Gao avertit Wei : aucun élève ne doit plus quitter l'ecole. Elle ne sera payée qu'à cette condition. C'est ainsi que pour être fidèle à sa parole, Wei part à la recherche d'un petit fugueur".
Et le reportage (qui vient de là...) : "Dans un village frappé par la pauvreté, enfoui sous des infractuosités montagneuses et désertiques, un professeur se voit contraint de s'absenter pendant un mois. Sa mère étant malade, il n'a d'autre choix que de confier la garde de ses 40 élèves à Wei, jeune fille de 13 ans à qui on a promis la somme 50 yuans en échange des services rendus. Mais face à un retrait de plus en plus grand des jeunes bambins en raison de la misère dans laquelle se trouvent leurs parents, comment réagir? Wei ne se pose même pas la question tellement la réponse parait évidente : se battre!
Fiction ou documentaire?
On pourrait en effet se poser la question tant le cadre pictural et la prestation des acteurs parait dénué de toute enveloppe théâtrale. Du décor rustique à l'ambiance paisible aux turpitudes d'une ville mouvante, c'est comme si la vie suivait tranquillement son cours. Et les nombreux détails, que ce soit au niveau des gestes, des costumes, ou des expressions faciales, ne font qu'attester en cette faveur. Les dialogues paraissent improvisés, ponctués de temps morts, de bafouillement ou d'éclat de rires, et les émotions sincères. Certains grincheux pourraient alors y voir là un certain amateurisme. Pour ma part, cette simplicité dans l'interprétation et la réalisation font des merveilles et procurent à ce film une véracité saisissante.
Odyssée au coeur de la ville
ou le choc rural confronté à l'univers urbain. Perdition des sens, choc émotionnel, toutes ces choses qui bougent sont bien différentes de l'endroit paisible et calme de la campagne. Cet ensemble de sons, de signes scriptés, forment comme un cocon au sens indescriptible. Heureusement, certaines personnes, trouvables ci et là, constituent de précieux points de repères pour la jeune campagnarde. On pourrait y voir là les effets d'une quelconque politique communiste...ou tout simplement d'une solidarité chinoise ayant toujours plus ou moins existé? Quoiqu'il en soit, le film retranscrit une nouvelle fois à merveille ces sentiments d'absence, de désespoir et de solitude face à l'inconnu. Il n'y a qu'un seul thème musical, simple et discret, et qui procure au film une légère touche d'authenticité.
Héroïne à la ténacité remarquable
Vous le verrez durant le film, la jeune actrice fait preuve d'une vigueur impressionnante, en plus de son franc parler et de sa capacité à résister aux multiples challenges de la vie. Et même si le fond justifiant ses actes n'est pas très recommandable, la puissance des liens tissés entre elle et ses élèves permettent, par la suite, d' y afficher une consonance beaucoup plus positif. Car le réalisateur s'attache tout particulièrement à explorer la construction de ces liens qui, au fur et à mesure de leur tissage, offrent de vraies merveilles. Sur ce point, l'évolution de la relation entre Wei et le jeune Zhang fait preuve d'une efficacité bouleversante.
"Le battement d'ailes d'un papillon à Tokyo est susceptible de provoquer un ouragan sur Paris"
Un forme tout, tout forme un, beaucoup de gens sont amenés à penser que la perte d'une unité, qu'elle soit humaine ou autre, n'influencerait guère notre monde... et pourtant. Ce film nous prouve le contraire avec authenticité et brio, créant des liens forts et affichant leur résultante d'une manière on ne peut plus touchante. On le sait, notre société est régie par un ensemble de facteurs qui, imbriqués les uns aux autres, font fonctionner l'horloge de la vie. Il suffirait qu'une pièce, une seule, vienne à manquer pour que le tic-tac habituel ait une résonance moins pure, moins éclectique. Alors que faire? Faire fi et s'en accommoder comme tout le monde? Ou se démener et remuer ciel et terre pour retrouver cette minuscule partie, perdue dans un amas de signes incompréhensibles?"
J'essayerai bien de le revoir (je sais pas comment savoir quand le film va repasser sur le câble bouh ouh ouh!). Et vous, l'avez-vous vu, en avez-vous entendu parler? Dites-moi tout!